Ramène-moi
Un poème inspiré d'une chanson de Nathan Wagner titrée "Innocence". Enfin cette chanson m'a plutôt rappelé le fameux "je me souviens" de Georges Pérec. cet effet m'a ému sur le moment et j'ai donc décidé de coucher ça sur papier... enfin clavier.
Ramène-moi avant qu’avec lui mon innocence ne meure
Ramène-moi-même plus tôt si tu le peux
Ramène-moi avant lorsque tout était d’argent et d’or
Ramène-moi à mes jours bienheureux
Ramène-moi avant que je ne vois mon père pleurer
Ramène-moi afin que je puisse me faire pardonner
Ramène-moi avant même d’avoir commis l’horreur
Ramène-moi lorsque passaient trop vite les heures
Je suis désolée mon fils
Bien que je sois la mer créatrice
Je ne peux faire ce sacrifice
Qui réduirait ta vie à une simple esquisse
Ton existence n’est pas faite que de vices
La changer ne te rendrait pas service
Je ne dois pas de ta vie être l’actrice
Mais bien seulement la narratrice
De ma vie je n’en suis qu’à l’aurore
Mais il me parait faire bien sombre
J’ai pourtant beaucoup de supports
Mais je ne perçois que mes ombres
Elles me rappellent que je ne suis qu’un être
Et aussi pathétique que cela puisse paraitre
Je désire être plus que vivant ou même mort
Et je ne fais que m’apitoyer sur mon sort
Il faut que tu saches mon fils
Que tout le monde est victime de ce maléfice
Mais une personne peut être plus que spectatrice
Et peut devenir de sa vie la seule détentrice
Il faut savoir que tu te hisses
Au-delà des morts qui ne jouissent
De cette puissance salvatrice
Si tu t’accroche à la vie, cette catharsis
Et que ce soit toi qui la choisisses
- Poulpy 21 Avril 2020